Festival Made In Asia

Nous vous proposons une rencontre autour de la question du corps (normé) au sein de l’industrie musicale, avec Thérèse, artiste et mentore de la WMA, et Martin Page, notamment co-éditeur de l’ouvrage "Les artistes ont-iels un corps ?" À travers la question du corps, s’ouvre à nous toute une série de sujets relégués au second plan voire complètement impensés et qu’il s’agira ici de discuter : la maladie, l’âge, le genre, les corps racisés, le handicap ; mais aussi une tendance double et contradictoire qui règne dans les arts et la culture, celle qui consiste dans certains cas à séparer l’artiste de son corps (le génie créateur), et dans d’autres le réduire à son corps (l’interprète sur scène jugé·e à l’aune des standards corporels). Musicienne, styliste, modèle et militante, Thérèse tatoue dans le réel son conte des mille et une vies. Femme-arc-en-ciel, elle se déploie entre la pluie et le beau temps. Colorée et insaisissable, nuancée et sans limite. A l’image de son parcours, sa musique est libre, engagée, métissée, populaire et exigeante.

Martin Page est écrivain. Il est auteur de romans, de poésie, de livres jeunesse et d'essais. Avec Coline Pierré, il a créé Monstrograph. Ils y ont publié : "Poétique réjouissante du lubrifiant" (de L. Sarabadzic), "Nos existences handies" (de Z. Blanquer)... et des collectifs comme : Les artistes ont-ils vraiment besoin de manger ? Les artistes ont-iels un corps ?

Jeanne-Sophie Fort partage son temps entre plusieurs structures culturelles : elle travaille pour le festival de musique Les Siestes Electroniques et pour la maison littéraire Audimat Éditions. En parallèle, elle conçoit et anime des formations pour La Petite, association qui milite pour l’égalité des genres dans le secteur culturel. Elle est également membre de shesaid.so, réseau international des femmes-cis et des personnes minorisées de genre travaillant dans l’industrie de la musique, pour qui elle anime des rencontres, des débats et participe à son développement stratégique.

Artiste unique, Maia Barouh mélangea les chants ancestraux Japonais avec du rap, groove, electro, chanson, le tout avec une grande liberté. L’une de ses particularités est sa grande technique vocale, provenant d’une île au Sud du Japon qu’elle associe à sa flûte traversière, percussive et insolente. Bercée par la musique dans le sillage de son père Pierre Barouh, Maïa se met très tôt aux instruments comme le piano, la guitare et la percussion. Mais la flûte a été sa première arme pour affronter le métier. Elle débute sa carrière à 16 ans dans l’underground Tokyoïte en jouant de la flûte dans des groupes de rock, saxophone dans une fanfare de rue japonaise, accompagnant drag-queens, danseurs... Après 11 ans de carrière au Japon la rencontre et collaboration avec le célèbre producteur Martin Meissonnier (Fela Kuti, Robert Plant & Jimmy Page, Khaled, Don cherry, Manu Dibango..) la fera venir à Paris pour réaliser l'album « Kodama » qui la fera tourner dans toute l’Europe.

SANG-YIN est un projet musical créé spécialement pour le festival Made In Asia. C'est la rencontre de deux artistes aux univers singuliers : un dialogue sensible entre DJ No Breakfast, ses "field recordings", des capsules sonores de la vie quotidienne enregistré lors d'un voyage en Chine, ses remixes d’archives sonores chinoises, de la musique électronique, ambient ou industrielle ; et la cithare de Jiang Nan qui grogne, chante, bruisse, scande… tantôt cristalline et mélodieuse, tantôt bruitiste et expérimentale.

Jiang Nan

Depuis plus de dix ans, Jiang Nan s’est enracinée en France où elle donne de nombreux concerts en soliste ou en ensemble : Théâtre du Capitole , Institut du Monde Arabe (Paris), Festival international de Fès (Maroc), Festival Arabesque (Montpellier), Festival Rio Loco! Cette nouvelle terre a aussi correspondu à une autre façon de faire de la musique. Au fil de rencontres où la musique baroque, le tango, le flamenco, le maqâm oriental, les musiques traditionnelles turques ou des Balkans se sont achoppés à son art, Jiang Nan s’est engagée dans un itinéraire musical singulier qui, à côté de sa tradition à laquelle elle reste adossée, est devenu sa direction principale.

DJ No Breakfast

Antoine vit et travaille à Toulouse, il collectionne les raretés des années 60/70 sur disques vinyles et il se passionne pour le collage et la création sonore, les expérimentations en tout genre, et les musiques électroniques actuelles des pays d 'Afrique, d'Amérique Latine, des Caraïbes, mais aussi du Moyen-Orient, de l'inde et de l'Asie. Ces 15 dernières années, il a choisi de défendre la culture underground à tout prix. Il multiplie les DJ sets, il organise des soirées, participe à la programmation du festival Rio Loco et collabore en live avec des musiciens, des vidéastes ou des plasticiens. Il crée des playlists pour ses émissions radio aux quatre coins de la planète, des mixtapes uniques et thématiques comme des billets d’humeur, des coups de gueule, des souvenirs de voyages ou des rêveries solitaires. Il cherche sans cesse de nouvelles formes, de nouveaux projets, de nouvelles collaborations, de nouvelles manières de partager toutes ces musiques accumulées au fil des années.

Epsilove est une DJ et productrice franco-vietnamienne basée à Paris, ex-membre de Syracuse (pour ceux qui se souviennent du closing des siestes électroniques il y a quelques années). Toujours aussi intrépide dans sa méthode, sesbexpérimentations en solo savent combiner technologies et genre musicaux de toutes décennies sans jamais sombrer totalement dans la nostalgie ; ainsi DnB, Trance, Acid, Dub ou encore Metal stoner peuvent flirter avec les derniers tubes d'Amapiano ou de Riri en toute désinvolture. Une approche punk/diy que l'on retrouve autant dans ses improvisations en live qu'en DJ set.