Drahla + Fotomatic

Formé fin 2015, le trio Drahla a rapidement trouvé son identité sur la scène anglaise. Invité à partager la scène avec Parquet Courts, Ought ou encore les Buzzcocks, le groupe impressionne par la force de ses live. Alors que sa réputation ne cesse de croître outre Manche, Drahla recrute un nouveau membre et devient un quatuor. Avec des lignes de basses à l’allure punk entremêlées de guitares mélodiques, Drahla nous rappelle inévitablement le génie de Sonic Youth. Au chant, la voix de Luciel Brown évoque celle de Kim Gordon, traînante mais moins écorchée, contrebalancée par des riffs acérés et dissonants.

Fotomatic évoque avec une nostalgie faisant fi du passéisme le catalogue Rough Trade et toute la vague alternative fin 70 avec des groupes comme Kleenex autant que Laura Zanti, vocaliste et musicienne creuse sans fin de nouveaux sillages avec un grand mouvement d’amour pour l’Italo disco et les musiques synthétiques. Scandés sur le fil, les textes sont introspectifs, féministes et désabusés. Les suites d'accords barrés visent pour faire mal et les nappes de clavier filent un coup de froid. Des lignes de basse façon scie sauteuse et une rythmique monolithique tendue finissent de délivrer un post-punk minimaliste et sans concession. Dehors, la pluie est battante, dans la salle, la catharsis est totale ; chaque concert est un crash-test.