Les musiques du monde en occident, le plus souvent formatées, présentées comme d’innocentes cartes postales : le soleil, les dunes, les sourires, l’accueil,
l’attaya ou le ceebu jën offerts aux gentils toubabs, etc…. Travaillant depuis des années avec l’Ifriqiyya Electrique, François R. Cambuzat et Gianna Greco se
demandaient d’où venaient les communautés adorcistes nord-africaines telles Banga, Stambeli, Diwan & Gnawa. De la route arabe des esclaves, cela était
évident, mais de quel pays, de quelle région ? Les traces semblaient perdues. Recherches après recherches, petit à petit cette route vieille de cinq siècles les
mena vers l’Afrique de l’Ouest, vers le Sénégal et le N’döep des Lébous. Pendant des mois à Mbour, Guereo, Rufisque, Yoff et Ndar (Saint-Louis), François R.
Cambuzat et Gianna Greco se sont perdus entre Atlantique et fleuves du Sénégal, sacrifiant aux génies le plus souvent aquatiques – Ndox, l’eau, en langue
wolof.